Dans un contexte de prix de vente et de coûts de production élevés, voici quelques éléments pour aider à prendre une décision.
1ère situation, vos broutards sont lourds (> 360 kg vifs)
Les prix de broutards iront rarement au-delà de 1 200 € pièce. Si vos broutards pèsent déjà 360 kg vifs, il est temps de les annoncer et de les faire partir.
2ème situation, vos broutards sont en dessous de 360 kg vis et vous avez du fourrage à disposition
Si ce n’est déjà fait, il est maintenant temps de passer les animaux dans des repousses de fauche précoce puisque la croissance de l’herbe est désormais au ralenti. Si vous n’en disposez pas, il est également possible de fournir du bon foin à vos animaux. Dans ce cas, limitez la consommation de concentrés à 4 kg bruts maximum pour une meilleure rentabilité.
3ème situation, vos broutards sont en dessous de 360 kg vifs mais vous n’avez pas de bon fourrage à disposition
Les cours élevés du broutard encouragent à amener les animaux jusqu’à 360-380 kg vifs. Même si vos broutards consomment beaucoup de concentrés, il ne faut pas les rationner. Par exemple, avec un GMQ de 1 200 g/jour et un prix du broutard à 3.30 €/kg vif, le gain quotidien est de 3.3*1.2 = 3.96 €/jour. Avec un coût de l’aliment à 420 €/tonne, cela représente 9.4 kg de concentré consommables par jour. Les broutards ne consomment pas des quantités aussi élevées mais peuvent consommer jusqu’à 2 kg/100 kg de poids vif. S’ils consomment plus de 7 kg, vous pouvez les vendre. Au-delà, il n’y a pas de perte d’argent mais rien à gagner !
Attention, ces conseils ne sont valables que si les cours se maintiennent autour de 3.30 €/kg. En effet, les cours commencent généralement à baisser autour du 15 juillet. Si les broutards venaient à perdre 0.10 €/kg il faudrait limiter la quantité de concentrés ou vendre plus léger.
Pour les engraisseurs, il est possible de sevrer des animaux qui seraient plus légers (queue de lot). A partir de 6.5 mois et 270 kg vifs il est possible d’envisager une mise à l’engraissement tout en soignant la transition alimentaire.
Faut-il engraisser ses jeunes bovins ?
Beaucoup d’entre vous se demandent s’il est opportun d’engraisser ses mâles. En effet, les broutards et les coûts alimentaires n’ont jamais aussi élevés.
Les données techniques d’engraissement :
Le graphe ci-dessous représente le prix auquel il est nécessaire de vendre le jeune bovin fini en fonction de prix du broutard pour dégager une marge de 150 €.
Graphe 1 : Prix du jeune bovin pour couvrir le coût opérationnel de l’engraissement en fonction du prix du broutard et réaliser une marge de 150 €.
L’approche est réalisée en calculant le coût opérationnel.
Poste | Coût retenu |
Frais d’alimentation | 620 €/animal |
Frais vétérinaires | 30 €/animal |
Frais divers d’élevage | 6 €/animal |
Eau, électricité, assurances, … | 15 €/animal |
Frais de distribution et paillage | 50 €/animal |
Frais financiers | 17 €/animal |
COUT OPÉRATIONNEL | 740 €/animal |
Avec la ration à base d’ensilage de maïs et les coûts cités, avec un broutard à 3.30 €/kg vif il est nécessaire de vendre le jeune bovin à 5.02 €/kg de carcasse pour faire une marge de 150 €.
Si aujourd’hui les prix du jeune bovin sont de 5.20 €/kgc, l’avenir est plus incertain car les cours commencent à baisser en Allemagne.
A savoir :
Rédactrice : Céline ZANETTI, groupe expert viande 3CE
Contact : Jérôme LAVIRON, Alysé 03.86.92.36. 35