Troupeau allaitant : utilisez au mieux les capacités d’adaptations des animaux pour passer le cap de l’été !

Quelle que soit l’évolution météorologique à venir, des adaptations de la conduite des animaux au pâturage doivent être envisagées. Elles consistent à gérer la pénurie et à répartir les ressources de façon à préserver au mieux les fonctions de production les plus importantes. Les objectifs sont, par ordre d’exigence décroissante :

  • de maintenir le niveau de croissance des plus jeunes animaux,
  • de maintenir les vaches gestantes et les génisses dans un état qui n’altère pas leurs capacités de production ultérieure. Pour cela on utilisera les possibilités de croissance compensatrice des génisses et les possibilités de mobilisation des réserves corporelles des vaches gestantes.

Les adaptations sont donc à examiner par catégorie d’animaux, et à raisonner selon les cas en fonction des dates de vêlage, de mise à la reproduction et des dates de naissance des jeunes.

Le raisonnement des adaptations devra aussi intégrer la préservation du potentiel de repousse des prairies. Quand la situation hydrique revient à la normale, la reprise de végétation après sécheresse est en général très bonne compte tenu de la forte minéralisation dans le sol. Pour  l’économie de l’exploitation il est crucial de ne pas handicaper cette production de fourrage à venir. Cela implique de ne pas sur-pâturer les prairies actuellement rases et de laisser un temps de repousse suffisant à celles qui reverdissent.

Compte tenu de la situation, la majeure partie des prairies de fauche ont été remises dans le circuit de pâturage. Pour ne pas hypothéquer le potentiel de repousse éventuel, il est important de prendre la décision de resserrer les lots d’animaux sur une parcelle « sacrifiée » et de mettre en place un affouragement et une complémentation selon les besoins des animaux.

 

Pour les vaches vêlant à  l’automne ou début d’hiver :

  • Si les veaux ne sont pas sevrés, il est grand tant de le faire. Pour les mâles : ne pas « casser » le rythme de croissance ; viser 1100-1300 g/j. après sevrage par une complémentation adaptée pour un poids de vente d’au moins 350 kg. Pour les génisses qui seront conservées pour le renouvellement: viser une croissance de 700-800 g/j. jusqu’à l’automne. Enfin pour les génisses qui ne seront pas conservées, ne pas « casser » le rythme de croissance ; viser 1000-1200 g/j. après sevrage. Les veaux sevrés devront avoir du fourrage de bonne qualité (foin, enrubanné) complété par des concentrés équilibrés.
  • Les vaches taries ont peu de besoins et peuvent utiliser leurs réserves. Elles pourront être nourries à l’économie jusqu’à 1 à 2 mois avant le vêlage. Un régime de paille n’est cependant pas suffisant et nécessite un apport d’au moins 1 à 2 kg de concentrés (attention de la céréale seule ne suffit pas, il faut un apport aussi de protéines).

 

Pour les vaches vêlant à partir de janvier :

  • Pour les veaux : compenser la baisse de production laitière des mères par une complémentation aussi bien pour les mâles qui seront à volonté que pour les femelles qui seront rationnées ; habituer les veaux à manger, faute d’herbe ; préparer un avancement du sevrage (août au lieu d’octobre). Le sevrage peut se faire dès l’âge de 5 à 6 mois.
  • Pour les vaches encore suitées, il faut les nourrir fortement pour éviter leur tarissement. Soit par la distribution de foin à volonté, soit avec de la paille à volonté complétée par au moins 3 à 4 kg de concentrés (céréales + apport protéiné). Il est possible d’alterner les ballots de paille et de foin chaque jour.

 

Pour les génisses de renouvellement vous avez peu de marges de manœuvre car elles ont de la croissance à faire :

  • Pour les génisses de 30 mois pleines, il est important de ne pas les faire maigrir au risque de pénaliser le vêlage et le début de lactation. Sauf en cas de distribution de foin ou d’enrubanné à volonté, un apport quotidien de concentrés est indispensable si possible dans une auge suffisamment longue pour éviter la concurrence qui pénaliserait les plus faibles.
  • Pour les génisses de 18 mois, une moindre croissance peut être pénalisante et difficilement rattrapable. La complémentation est nécessaire comme pour les génisses de 30 mois.

 

Veiller à la disponibilité en sel sur toutes les catégories d’animaux !

Si vous distribuez de la paille, compte tenu de sa pauvreté nutritionnelle, pensez à apporter des minéraux avec des supports à lécher (ou autre forme) composés de : 5% phosphore, 25% calcium, 4% magnésie, 1000-1200 ppm de cuivre, 3500 ppm de zinc, 70-80 ppm d’iode, 15-20 ppm de sélénium.

N’hésitez pas à faire appel à nos services pour réaliser le calcul de vos rations aussi bien pour cette période difficile que pour cet hiver. Nous prendrons en compte les stocks d’aliments et adapterons les rations de chaque catégorie de votre troupeau en fonction de ses besoins.

 

Contact : Jérôme LAVIRON tél : 03.86.92.36.35  mail : jla@alyse-elevage.fr

 

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Sur août 13, 2018, posté le: Newsletter par

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