Quel est l’intérêt de faire analyser l’eau ?
Comme chez l’Homme, l’eau est le premier nutriment essentiel des animaux. C’est pourquoi il est indispensable d’en assurer l’approvisionnement, à la fois en quantité, mais également en qualité suffisantes. Réaliser des analyses d’eau lorsque celle-ci ne provient pas du réseau d’eau potable est un moyen efficace de procéder à une évaluation qualitative.
Il n’existe à ce jour pas de normes spécifiques à l’eau d’abreuvement des animaux. Les références sont celles de la potabilité humaine. Pour qu’une eau de boisson soit bactériologiquement potable, le nombre de coliformes, sterptocoques, sulfito, etc., doit être de 0.
L’analyse d’eau et ses critères
L’analyse d’eau est un outil indispensable pour le suivi de son élevage. Si l’eau est d’origine « privée » (puits, forage), l’analyse est obligatoire.
Une analyse d’eau complète comporte 3 volets :
- l’analyse physico-chimique
- le bilan ionique et minéral
- l’analyse bactériologique (ou microbiologique)
L’analyse physico-chimique
- Le pH et la dureté
Les recommandations suggèrent un résultat allant de 6,5 à 8,5.
La dureté de l’eau correspond à sa concentration en calcium et magnésium. Elle est mesurée par le TH (titre hydrotimétrique). Il est recommandé d’avoir une eau douce, c’est-à-dire inférieure à 15°f (1°f = 10,6 mg/L de CaCO3).
Le bilan ionique et minéral
- La concentration en nitrites et en nitrates
Une concentration en nitrites élevée entraîne une baisse de l’oxygénation du sang. Le résultat attendu est inférieur à 0,5 mg/L.
L’analyse de la concentration en nitrates est complémentaire. Le résultat attendu est inférieur à 50 mg/L.
Le danger réside dans la transformation des nitrates en nitrites par le phénomène d’eutrophisation des eaux superficielles.
- L’ammonium, le fer et le manganèse
La présence de l’ammonium traduit une mauvaise dégradation des matières animales/de la biomasse ou un excès d’engrais. Cela peut entrainer des troubles intestinaux. Le résultat attendu est inférieur à 0,1 mg/L.
L’excès de fer provoque un problème d’absorption d’autres éléments minéraux. Le résultat attendu est inférieur à 0,2 mg/L.
L’excès de manganèse peut changer la couleur, l’odeur et le goût de l’eau. Le résultat attendu est inférieur à 0,05 mg/L.
L’analyse bactériologique ou microbiologique
- Les spores bactéries ASR (anaérobies sulfito-réducteurs)
Ces spores sont recherchées car elles sont résistantes au chlore et à la javel. Le résultat attendu est 0 (absence).
- Les bactéries coliformes et les E.coli
Ces bactéries sont recherchées car elles expriment une contamination d’origine fécale. Le résultat attendu est 0 (absence).
- Les entérocoques et les germes totaux
Ces micro-organismes sont recherchés car ils alertent d’une dégradation de la qualité de l’eau. Le résultat attendu est 0 (absence). Si le résultat est positif, il faut le prendre comme un signal d’alarme d’une mauvaise qualité d’eau et agir en conséquence.
Les éléments complémentaires
- Les métaux lourds
La recherche des métaux lourds doit s’adapter à la zone géographique où vous vous trouvez. Le coût de ces analyses est généralement élevée : 20 €/métal.
- Les pesticides
La recherche des pesticides doit s’adapter au contexte dans lequel vous vous trouvez (suspicion de contamination, etc). Le coût de cette analyse est généralement élevé : 350€.
- Le glyphosate et ses dérivés
La recherche du glyphosate et ses dérivés doit s’adapter au contexte dans lequel vous vous trouvez (suspicion de contamination, etc). Le coût de cette analyse est généralement élevé : 120€.
L’importance de l’échantillonnage
Si vous demandez une analyse bactériologique, l’échantillonnage est particulièrement important.
Il faut que le flacon soit stérile (en cas d’analyse bactériologique). Un simple flacon suffit pour une analyse physico-chimique.
L’analyse doit être faite sous 12h dans l’idéal, avec une conservation au frais, entre 2°C et 8°C. Des kits de prélèvement sont distribués par les laboratoires.
Les principales précautions à prendre au moment du prélèvement sont :
- Se laver et se désinfecter les mains
- Enlever le filtre mitigeur du robinet
- Nettoyer le robinet avec de l’alcool ou un désinfectant
- Faire couler l’eau dans le flacon avec un chalumeau à 20 cm du robinet
- Placer le flacon sous le robinet et l’ouvrir juste au moment du prélèvement
- Fermer le flacon sans toucher l’intérieur
La quantité nécessaire par analyse est de 500 mL. Pour effectuer les analyses, des flacons stériles de 500 ml sont disponibles (bouchons bleu pour les analyses chimiques, bouchon rouge pour les analyses bactériologiques) auprès de votre conseiller.
Combien ça coûte ?
Le coût d’une analyse varie d’un laboratoire à un autre.
Votre technicien Alysé est en capacité de collecter et transférer votre échantillon d’eau jusqu’au laboratoire URIANE.
Pour clarifier par rapport aux multitudes d’analyses possibles, la prestation Uriane se décompose en 2 :
- 49,32 € TTC pour l’analyse Chimique & Ionique (pH, dureté, chlorures, fer, nitrates, nitrites, ammonium)
- 44,12 € TTC pour l’analyse bactériologique (bactéries aérobies revivifiables à 36°C et 22°C, coliformes totaux, Escherichia coli, Entérocoques intestinaux, bactéries anaérobies sulfito-réductrices)
Les coûts d’analyses (tarifs uriane 2023)
Sauf cas particuliers, une analyse bactériologique doit être réalisée. L’analyse physico-chimique est intéressante au cas par cas, mais pas nécessaire chaque année.
Les analyses ne peuvent pas être prises en compte dans le cadre de la consommation humaine.
Quand faire l’analyse ?
Il est conseillé de faire une analyse d’eau tous les ans.
Certains signes cliniques alertent sur une mauvaise qualité de l’eau.
| Signes cliniques | Origine probable |
| Cellules, diarrhées, métrites | Qualité bactériologique |
| Troubles digestifs | Excès de minéraux Présence de polluants (nitrates) |
| Troubles hépatiques, rénaux et de la reproduction | pH et TH hors normes |
| Chute de production | Quantité d’eau insuffisante Déminéralisation |
Il a été prouvé qu’il y a une corrélation entre la mortalité due aux maladies graves et des eaux fortement minéralisées ou traitées chimiquement par des produits oxydants.
Pour respecter la charte des bonnes pratiques (Version 2022)
« Chapitre 4.6 : En cas de captage privé, je m’assure tous les ans de la bonne qualité bactériologique de l’eau utilisée pour le nettoyage du matériel de traite. »
+ critère boviwell : Critère 2 : Absence de soif prolongée
BW 1.2 Abreuvement
INDICATEUR A EVALUER : Place pour l’abreuvement.
Evaluer la disponibilité des équipements afin d’appréhender la satisfaction des besoins en eau. A minima deux zones d’abreuvement distinctes et bien dimensionnées pour chaque lot permettent de limiter les risques d’agressivité et de compétition entre animaux.
TYPE D’INDICATEUR : Structurel, par case :
- Nombre d’abreuvoirs
- Longueur d’abreuvement
- Propreté des abreuvoirs «
Que faire en cas d’anomalie ?
Si l’analyse révèle des anomalies, plusieurs solutions sont envisageables : le traitement bactériologique (chloration, ultra-violet, dioxyde de chlore), le traitement physico-chimique (déferrisation, neutralisation, démanganisation, adoucissement, dénitrification, filtration…).
N’hésitez pas à contacter directement votre technicien de la Coopérative Alysé ou le 03.86.92.36.45 (accueil téléphonique) !
