Le vendredi 10 mai matin, Alysé avec la Chambre d’Agriculture, 110 Bourgogne et RAGT organisait une visite d’essais prairies courtes et longues durées dans le cadre du projet régional Bourgogne PAPSAAL (Plus d’Autonomie Protéique et de Sécurité Alimentaire en système Allaitant et Laitier). Ce projet, a pour objectif d’identifier, tester des associations d’espèces riches en légumineuses qui pourraient être intégrées dans les systèmes de cultures des exploitations de polyculture élevage de Bourgogne-Franche-Comté, pour contribuer efficacement à l’autonomie protéique des élevages de la région. Dans l’Yonne, il est porté par le GIEE Espoir Viande Puisaye qui rassemble 11 éleveurs allaitants et le lycée agricole de La Brosse. Les essais prairies ont lieu sur 2 exploitations du GIEE.
Plus d’une vingtaine d’éleveurs allaitants et laitiers sont venus assistés à cette présentation qui s’est terminée par un apéritif suivi d’un buffet;
La prairie courte durée pour produire du fourrage
La première visite a eu lieu au GAEC Petit à Toucy, où une première prairie abrite des essais pour des prairies de courte durée et une deuxième est destinée à la production longue durée. La prairie à courte durée contenant quatre modalités, soit quatre différents mélanges d’espèces, a été semée fin septembre 2018. L’objectif ici est la récolte abondante de fourrages, principalement en enrubanné ou en ensilage. Quatre mélanges ont été testés, avec des proportions variables en ray grass hybride de type italien ou anglais, différents trèfles : blancs, violet, incarnat et de micheli. L’intérêt de ces mélanges : le ray-grass hybride type italien, très présent, offre le maximum de son potentiel à la première coupe. Puis, le trèfle qui aura accès à plus de lumière, pourra à son tour se développer et offrir du fourrage riche en azote lors des coupes suivantes. L’ajout de ray grass hybride type anglais permet une pousse plus étalée, pour une production plus longue voire un affouragement si les conditions le permettent. Il est également plus réactif après une sécheresse.
La prairie longue durée pour du pâturage
Les essais de prairie longue durée, destinés à la fauche puis au pâturage d’automne, ont été mis en place fin août 2017. Les quatre mélanges multiespèces comprennent diverses espèces, légumineuses et graminées, plus ou moins précoces et tardives, avec une durée de vie plus ou moins longue. Jouer sur ces facteurs permet d’avoir une prairie toujours fournie, où les espèces les plus tardives prennent le relais des espèces précoces, et où les espèces à la durée de vie la plus longue s’exprimeront plus au bout de quelques années d’implantation. Au total, les quatre essais ont déjà donné une récolte de 8 à 9 t de matière sèche/ha en enrubannage et foin l’an dernier.
L’implantation : capitale pour la réussite de ses prairies
La troisième visite s’est déroulée chez Christelle Magny à Septfonds sur des essais de prairie longue durée avec les mêmes mélanges qu’au Gaec Petit. Outre le choix des espèces associées, l’importance des conditions d’implantations pour les prairies a été rappelée. En effet, certaines espèces comme le dactyle et la fétuque mettent longtemps à bien s’implanter. L’idéal est un semis le plus tôt possible, entre le 10 et le 15 août si les conditions le permettent, à une profondeur de 2 à 3 cm au maximum, bien rappuyé. La première coupe permettra un nettoyage des éventuelles repousses de précédents pour que la prairie puisse s’exprimer pleinement ensuite. L’avantage des mélanges d’espèces est bien visible en conditions moyennes : les espèces qui se plaisent le plus se développent, puis, si les conditions changent, d’autres espèces pourront pousser à leur tour, pour une production continue et adaptée, même si les conditions varient.